20 novembre 2006

Toni Morrison au Louvre


Des phrases spontanées... quelques mots prononcés en anglais... m'ont permis d'exprimer mon admiration, mes remerciements pour son déplacement à Paris, au Louvre. Un sourieux radieux a illuminé son visage. A cet instant, je fus réellement émue et conquise par Toni Morrison, prix Nobel de littérature en 1993.

Toni Morrison nous a fait le privilège d'une séance de dédicace à la librairie du Louvre, Vendredi 17 novembre 2006, dans le cadre d'une série d'évènements programmés au Louvre.

Le Louvre a invité Toni Morrison... un thème : "Etranger chez soi", a rythmé l'ensemble de la manifestation.
Cette thématique a permis à l'exposition "Corps étrangers : danse, dessin, film" de prendre forme.

Dans la galerie de la Melpomène, espace dédié à la statuaire antique, une immense toile blanche au sol où s'inscrivent des dessins furtifs, fruits d'une performance réalisée par William Forsythe est le témoignagne de l'empreinte des mouvements laissés par le danseur s'inspirant du dernier tableau de Bacon. Ces figures dans l'espace filmées par Peter Welz sont retransmises sur trois grands écrans, avant de clore cet espace par la dernière oeuvre de Bacon datant de 1992.

Dans les salles Mollien du musée, un accrochage de dessins et de films rythme l'espace, véritable face à face entre une sélection d'oeuvres graphiques et de films, décliné en quatre facettes :

1. Champs de bataille : les représentations de la figure humaine
Film sans titre de Sonia Andrade, 1977, entourant son visage d'un fil nylon, afin de se défigurer ;
face à :
Femme nue échevelée penchée en avant à droite d'Edgar Degas, 1860-1862, étude réalisée pour son tableau Scène de guerre au Moyen Âge où le corps d'une femme nue, épeurée, en souffrance, est soumis à la brutalité de guerriers ;
et d'autres oeuvres d'Edgar Degas.

2. Plis : les corps perméables
Film de Chiaki Nagano, Portrait of Mr O, 1969, mettant en scène le danseur Kazuo Ohno qui effectue une danse japonaise, le butô ; son corps étant le réceptacle des manifestations du vivant ;
face à :
Etude de figures volantes nues d'Eugène Delacroix , 1836-1840, inspiré d'une sorcière aux Caprices de Goya, où le corps se transforme ;
et d'autres oeuvres d'Eugène Delacroix.

3. Chutes : les corps en déperdition
Vidéo-performance de Bruce Nauman, Bouncing in the Corner, 1969, dans laquelle il soumet son corps à la gravité ;
face à :
Homme nu, les bras levés de Charles le Brun, 1672, étude réalisée pour la Chute des anges rebelles, exprimant une perte de contrôle ;
et d'autres oeuvres de Charles le Brun.

4. Effacements : la disparition de la figure
Film de Samuel Beckett, Film, 1965, où Buster Keaton, personnage dramatique muet fuit avec persistance la caméra ;
face à :
Le Dormeur de Georges Seurat, 1883, où le corps est enfoui dans l'ombre, ne permettant aucune identification ;
et d'autres oeuvres de Georges Seurat ;
et Buste de femme de Johann Heinrich le Jeune Füssli ;
et Tête de cheval de Théodore Géricault.

S'ajoutent trois parcours dans les départements archéologiques :
1. Etranger chez soi : figures d'étrangers en terre d'Egypte
2. Etrangéité dans la cité grecque : quelques images de la femme dans la Grèce ancienne
3. Etrangers dans l'Empire assyrien
Toni Morrison a sélectionné en collaboration avec le conservateur des lieux des oeuvres antiques témoignant du statut de l'étranger.
Jean-Philippe, gardien depuis vingt-deux ans au Louvre, se fait un plaisir de vous guider et d'enrichir votre visite en ces lieux pour peu que vous lui demandiez un renseignement.
Ces parcours se complètent par des visites-conférences.

Des conférences, débats, rencontres ponctuent l'évènement.
Pour ceux qui n'ont pu assister ce vendredi à l'auditorium du Louvre, à la lecture d'extraits de son dernier livre à paraître, Mercy, par Terri Morrison en personne et François Marthouret, elle sera retransmise en libre accès au Louvre, dans trois semaines.
Dans cette attente, ceux qui pourront se déplacer au Louvre seront des privilégiés.


Sources d'inspirations

Vous qui souhaitez exprimer vos impressions de voyage, inspirez-vous des travaux présentés.

Dans les antiquités grecques, les oeuvres sélectionnées font écho dans la Grèce ancienne, au statut de la femme, à son statut d'étranger. " Elle est considérée comme épouse et mère , elle est exclue de la vie politique et d'autres activités strictement réservées aux hommes." Sa position fait d'elle une femme "étrangère" à l'ordre social. N'est-ce pas un sujet d'actualité, à approfondir, à interpréter.

Le thème des empreintes est un vrai sujet de reflexion, au premier abord moins accessible, mais avec un large champ de possibilités. A vous de déterminer votre démarche, préliminaire à vos carnets de voyage, peintures, photographies...


En cliquant ci-après, séance de dédicace avec Toni Morrison.

8 Commentaires :

Anonymous Anonyme dit...

Obrigada pela visita no meu blog. quando estiver em snao Paulo, entre em contato!

16:32  
Blogger Marie-José dit...

Luciana,
Sem dúvida, com prazer entro em contato com você quando fazer uma viagem no Brasil.
Sans aucun doute, avec plaisir je vous contacte quand je ferais un voyage au Brésil.

12:26  
Blogger hfm dit...

Como gostaria de estar aí!

16:04  
Blogger Marie-José dit...

hfm,
Cada cidade tem em si lugares a onde a cultura tem em si uma presença forte. É verdade que Paris é deslumbrante para cultura .
Até breve.
Chaque ville possède des lieux où la présence de la culture est forte. Il est vrai que Paris est fascinante pour la culture.
A bientôt.

22:54  
Anonymous Anonyme dit...

Bonsoir Marie José,
La femme dans la Grèce antique, épouse et mère, mais aussi éternelle mineure sous la dépendance d'un maître, d'un père, d'un mari, d'un frère. Elle est le symbole de l'oïkos qu'elle a le devoir de faire fructifier (gestion) et d'assurer la descendance. Sans compter la concubine, pallaké.
Pénélope épouse fidèle qui tisse jusqu'au retour d'Ulysse (activité qui symbolise le devoir mais aussi la dignité).Un voyage qui dura de nombreuses années.
Il y a aussi Hélène l'épouse du roi Ménélas qui se fait enlever par le jeune PÂri, Hyphigénie qui est sacrifiée, immolée par son père Agamemnon afin que le vent se lève et que les hommes puissent voguer vers Troie libérer Hélène... On voit alors combien la femme sert la destinée, prêtresse, épouse fidèle , objet de sacrifice. Elle est sans arrêt un enjeu dans la guerre et le déterminisme des hommes qui s'exprime dans l'ananké. Cette mythologie sera à l'origine de celle des romains. Et donnera à la femme la place historique qu'elle a dans le bassin méditerranéen.
Ainsi, la femme romaine sera à son tour considérée comme mineure sa vie durant, elle passe de l'autorité paternelle (manus) à l'autorité du mari (pater familias) qui a le droit de vie ou de mort sur tous ceux qui habitent sous son toit.
Merci de ce petit défouloir, Marie Jo, ne m'en veut pas je suis issue du Bassin Méditerranéen et j’ai senti sur mes oreilles le vent glacé siffler au pater familias.
Sourires à toi

20:59  
Anonymous Anonyme dit...

Marie- josé
Petit salut amical en passant. Riches découvertes!

21:23  
Blogger Marie-José dit...

Claude,
Merci pour ce fructueux échange... C'est toujours un immmense plaisir de te lire.
A très bientôt.

16:36  
Blogger Marie-José dit...

Hombre de nada,
J'aime beaucoup cette expression "hombre de nada" qui n'a pas la même "saveur" en français...
Soit le bienvenu. Au plaisir de te lire.

16:41  

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